BULLETIN INFO PÊCHE 48 – Le rapport sur les conditions du moment
Ouverture de la pêche en 1ère catégorie samedi 11 mars – Enfin de l’eau dans nos rivières !!!
Du côté des rivières :Les cours d’eau du pays des sources sont à ce jour avec des eaux claires et très froides. Les pluies et surtout les neiges de cet hiver ont progressivement permis aux rivières de Lozère de retrouver un niveau normal à la veille de l’ouverture. Les débits sont dans la moyenne saisonnière sur la plupart des rivières et cela fait plaisir à voir, même si les stocks ne sont pas complètement reconstitués et qu’il faudra un printemps pluvieux avant d’attaquer la période estivale.
Si les conditions ne changent pas pour le week-end de l’ouverture, le pêcheur devra se tenir discret.
Pour une pêche aux appâts naturels, une pêche de prospection lente et insistante avec des vers de taille moyenne et intéressante. Les farios sauvages ne se déplaceront que peu pour se nourrir. Les fosses, les bordures de veines d’eau principales, ainsi que les contre courants devant les obstacles et le long des berges sont à pêcher plus que les zones à courants rapides.
Pour la pêche à la nymphe au toc, des nymphes de taille 10-12, avec un lestage conséquent qui les mènent vers le fond, aux couleurs naturelles du genre oreilles de lièvres et queues de faisans seront à utiliser.
Pour une pêche de la truite au leurre, il faudra insister plus prêt du fond, peigner méticuleusement chaque poste en variant ses approches, ses coloris de leurres, ses animations. Les poissons se déplacent peu et l’intérêt sera de passer au plus proche d’eux. Les approches rapides/très agressives seront à délaisser certainement mais cela dépendra bien sûr de la température de l’eau, de l’ensoleillement. L’utilisation de leurres souples animés de façon minimaliste et lente fera partie des priorités. Les poissons nageurs denses qui coulent rapidement (fast sinking) peuvent se montrer également très efficaces. De petits soubresauts alternés de pauses sur des moulinets à faibles ratio font partis des patern de début de saison.
Pour la pêche à la mouche sèche, des éclosions aux heures chaudes peuvent s’envisager sur les grands lisses des parties aval des rivières du sud Lozère. Dans les gorges du Tarn, nous assistons traditionnellement à l’apparition de « March Brown » et sur la vallée du Lot plutôt à des Baetis Rhodani (olive de printemps). Les eaux plus chaudes de ces dernières années ont au moins l’avantage d’activer plus longtemps les poissons en surface dès l’ouverture. Pour les rivières des plateaux de l’Aubrac et de la Margeride, plus froides, si des pluies teintes légèrement les eaux, la mouche noyée, souvent oubliée et délaissée, peut être une technique intéressante, à découvrir ou à redécouvrir !
Du côté des lacs :
Concernant Naussac, nous sommes toujours sous la cote des 930 mètres, plus précisément 928,6m. L’accès devrait donc toujours être interdit au public. A la faveur d’une montée d’eau, des pompages sont en cours sur l’Allier et le Chapeauroux pour alimenter le lac avec l’espoir d’une « ouverture » prochaine … La pêche reste possible sur le plan d’eau de Mas d’Armand (sauf période de gel) qui a été empoissonné pour l’occasion.
Des déversements de truites arc en ciel ont également eu lieu sur les plans d’eau du Moulinet, Ganivet et Villefort.
Le niveau du lac de Villefort est d’environ moins 10m. Mais les zones de mise à l’eau des embarcations sont accessibles et autorisées. Le début de saison est une période propice pour les traqueurs de grosses truites lacustres qu’il faut chercher avec des techniques de pêche en verticale ou à jigguer mais aussi de façon plus classique en linéaire aux heures les plus chaudes dans les baies et bordures qui se réchauffent plus vites.
Pour rappel, le lac de Charpals reste quant à lui fermé à la pêche pour le moment et ouvrira fin mai.
Les recommandations :
L’été caniculaire et les déficits de précipitations ont causé pas mal de difficultés en 2022. Des mortalités ont été constatées sur de petits ruisseaux et pour les truites qui peuplent toujours nos rivières, la reproduction a été tardive par rapport aux dates théoriques. Cette année des observations de fraie ont eu lieu fin décembre et début janvier. Les alevins ne seront pas autonomes au moment de l’ouverture et resteront cachés dans les graviers. Marcher dans l’eau sur les gravières peut provoquer une mortalité réelle.
Aussi il est conseillé de :
- Limiter ses déplacements dans l’eau
- Identifier les zones potentielles de frayères pour les éviter (voir photo)
- Préférer les déplacements sur les blocs et les affleurements rocheux ou sur la berge.
Cette attention particulière à apporter aux frayères s’étale jusqu’à mi-avril. Après cette période les alevins émergent et les risques d’écrasement deviennent très faibles.
Photos prise le 31 décembre sur le Lot à Mende (48)
Rappelons toutefois que des déplacements en berge sont des déplacements discrets et la discrétion est le meilleur allié du pêcheur !
Enfin, l’utilisation d’hameçons sans ardillon ou avec ardillons écrasés permettra d’impacter au minimum les prises que l’on souhaite relâcher notamment les jeunes poissons qui représentent l’avenir du renouvellement des populations. Les lésions dû à l’ardillon peuvent provoquer des blessures sérieuses et les manipulations plus importantes liées à sa présence peuvent compromettre la survie de poissons.
Chaque petit geste que nous pêcheurs pouvons faire, peu permettre aux populations piscicoles de mieux se porter. Soyons raisonnables et pratiquons notre passion de façon vertueuse.
En vous souhaitant une excellente ouverture.
Pour la Compagnie des Guides de Pêche de Lozère,
Alexandre BURTIN – www.guidenaturelozere.sitew.fr/
Bulletin édité dans le cadre de la Filière Pêche Lozère